Testkarma
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prologue

@ Karma

Karma
Admin
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Dim 25 Oct - 16:43
saison trois
prologue
« Et pour ma dernière soirée, je paye ma tournée ! »

Aaron était debout sur une table, verre à la main, rempli d'un alcool non identifié. Il avait décidé d'organiser la plus grosse soirée et la plus inoubliable que cette ville n'a jamais vu pour son départ. Et il avait laissé ses potes lui faire un mélange pour son premier verre de la soirée. Il le porta à sa bouche alors que tout le monde l'applaudissait, hurlant cul-sec à tout-va. Aaron crut reconnaître un arrière-goût de rhum, du sirop de citron et... du lait ? Mais qu'est-ce qu'ils lui avaient pondu ?

Une fois le verre terminé, il lança le gobelet quelque part dans la pièce et descendit de la table, attrapant Davis, un de ses meilleurs potes et le secouant dans tous les sens.

« Je veux que cette soirée soit inoubliable.
Elle le sera, elle le sera. »

Davis lui tendit un deuxième verre, rempli de vodka mélangé à du red bull, le mélange préféré d'Aaron et de loin. S'il ne pouvait boire que de ça toute sa vie, il le ferait. Il prit une première gorgée pour enlever le goût qui lui restait de son premier verre cul-sec. Il entoura de son bras l'épaule de Davis et commença à aller voir un peu tout le monde. La pandémie était loin dans leurs petites têtes de jeunes totalement débiles. Ils voulaient juste vivre. Clay vint vite les rejoindre au milieu de la pièce et le trio se mit à hurler les paroles de la musique qui défilait. Tous les trois, ils faisaient les quatre cents coups ensemble depuis maintenant presque cinq ans. C'est d'ailleurs avec eux deux qu'il est parti en road trip sur un coup de tête. Tous les trois aussi indépendants, tous les trois ne vivaient qu'au jour le jour. Ils s'étaient bien trouvés. Ils pouvaient très bien vivre sans avoir de nouvelles les uns des autres et ne pas être inquiété plus que ça.

« Regarde, y'a Jess là-bas. Et c'est Eva avec elle ?
Oh putain, elle a sorti le grand jeu. Moi qui pensais qu'elle était coincée !
J'vais aller tenter ma chance. Ce soir Eva sera dans mon lit ! »

Aaron éclata de rire face à la petite danse que faisait Clay pour se faufiler entre les corps qui se déhanchaient au rythme de la musique et se glissa jusqu'aux deux filles. Rien qu'à la manière dont il s'appuya contre le mur, on pouvait deviner que le jeune blond était passé en mode drague.

L'Américain balaya la pièce du regard pour trouver lui aussi, une minette à draguer. Et il avait le choix. Le problème, c'est qu'il avait déjà branché plus de la moitié des jeunes femmes présents à cette soirée. Certaines étaient encore prête à se rejeter à ses pieds, mais c'était trop facile pour lui. Il avait besoin d'en trouver une au caractère bien trempé, qui lui donnerait du fil à retordre.

C'est ainsi qu'Aaron passa sa dernière soirée, à enchaîner les verres d'alcool, il avait dû en mélanger plusieurs d'ailleurs, tirer sur les joints qui lui passaient sous le nez, embrassant quelques nanas. Pas très covid tout ça, mais il s'en foutait comme de l'an 40. Là, il avait juste envie de profiter à fond, comme il l'a toujours fait. Il voulait juste vivre à trois cent pour-cent. C'était de toute façon ce qu'il savait faire de mieux.

Alors quand le lendemain, il se réveilla dans son lit, à poil avec une nana qu'il n'avait jamais vu, mais plutôt pas mal, il sut qu'il avait passé une bonne soirée, malgré le trou noir qu'il avait. Et puis, il n'était pas inquiété de ne pas se souvenir de tout ce qu'il avait fait. Non, ce n'était pas du tout le genre d'Aaron. Lui, il vivait au jour le jour, ne regrettait jamais ses actes et survolait les problèmes. Il a toujours eu ce don pour échapper à toutes responsabilités dans une histoire. Et au final, tout le monde le savait et personne ne venait lui demander des comptes. C'était Aaron, il était comme ça. Dans à peine plus de vingt-quatre heures, il allait prendre l'avion direction Port Elizabeth et rejoindre l'académie. Dans à peine plus de vingt-quatre heures, il allait tout laisser derrière lui, partir sans attache pour profiter un maximum. Juste le temps de ranger la maison de ses parents, de la nettoyer pour laisser le moins de trace possible de cette soirée et partir. Juste partir.

***

Aaron était à l'aéroport, un sac sur son épaule. Il avait enregistré tout le reste de ses bagages et il ne gardait que celui-là qu'il pouvait prendre avec lui. En soit Aaron n'avait pas emmené grand chose. Il n'y avait rien qui lui semblait totalement indispensable. Il n'emmenait pas de souvenirs, pas de photos. S'il avait pu, il aurait même jeté son téléphone avant de partir, mais sa mère tenait à pouvoir le contacter. D'ailleurs, elle le regardait, les larmes aux yeux, triste de voir son bébé partir.

L'Américain n'aimait pas ça. Il n'était pas friand d'embrassade, de crise de larmes, d'au revoir. Lorsqu'il avait décidé de partir en road trip, il n'avait rien dit à ses parents. Ce n'est seulement que le jour J, lorsqu'il descendit de sa chambre avec un sac qu'il l'avait dit. Et encore, il n'avait lancé qu'un « je pars » sans vraiment attendre de réponse. Quand sa mère lui a demandé quand est-ce qu'il revenait et qu'il a répondu dans plus d'un an, il se souvient qu'elle s'était mise à pleurer. Il n'avait que réussit à claquer la porte, juste heureux de partir découvrir le monde. Ce qu'il laissait derrière lui ne lui importait que très peu.

Aaron avait toujours su que de toute façon, il était le genre de personne à partir sans se retourner. Sa mère avait tenté tant bien que mal de lui inculquer des valeurs d'attachements, mais il était bien trop volage. Bien trop libre. Elle le savait. Elle savait qu'elle ne pourrait le retenir auprès de lui longtemps, qu'il finirait toujours par mettre les voiles. Il n'était pas fait pour vivre jusqu'à sa mort à un endroit. Parfois, sa mère se demandait même si un jour, il arrivera à être stable, que ce soit dans un métier, dans une passion ou bien dans une relation. Mais lui, il connaissait le bonheur que comme ça, en vivant chaque jour de nouvelles choses.

Sa mère le serra fort contre elle, et il ne réussit qu'à lui tapoter doucement le dos. Aaron n'avait qu'une hâte, monter dans cet avion et partir. Il n'appellerait sa mère au début qu'une fois par semaine, puis une fois toutes les deux semaines. Elle n'avait pas besoin de savoir tout ce qu'il faisait. Et Aaron ne la voulait pas du tout sur son dos. Il se sentait étouffé par cet amour maternel. Il l'aimait, mais il ne l'aimait pas comme elle, elle voudrait qu'il l'aime.

« Bon, je dois vraiment y aller.
Oui, mon amour. Appelle-nous quand t'arrives.
Promis. »

Ça, il pouvait le faire sans vraiment se forcer. Aaron serra ensuite son père, quelques secondes. Lui non plus ne faisait pas grande preuve d'affection. Il comprenait son fils. S'il avait pu le faire à son âge, il aurait sauté dans l'avion lui aussi. Mais malheureusement, les choses ont fait que...

Sa mère le prit une dernière fois dans ses bras et il put enfin partir jusqu'à son avion. Il voulait juste monter à bord, partir, voir ailleurs si l'herbe était plus verte.

C'était sur un coup de tête qu'il s'était inscrit à Full Horse. Il en avait entendu parler dans une émission qui présentait l'académie et sa nouvelle installation, avec toutes les difficultés qu'ils avaient eu avec la pandémie, le manque d'argent et le manque de personnel aussi. Comme Aaron avait déjà été palefrenier, il s'était dit que ce serait pas mal de se proposer. C'était sa bonne action. Il proposait ses services et lui, il en profitait pour voyager encore et toujours dans une académie. Travailler ne le dérangeait pas, et encore moins de travailler avec les chevaux. Il se souvenait comment il aimait ça quand ils habitaient encore dans l'écurie de son enfance. Le propriétaire l'avait facilement embauché puisqu'il avait toujours connu le gamin et qu'il savait qu'il appréciait les chevaux. Et puis, il était bon dans ce qu'il faisait. Il apprenait très vite.

Quand il avait reçu sa lettre d'admission, il s'est dépêché de prendre un billet d'avion. Le plus vite possible, il voulait partir. Est-ce qu'il fuyait ? Sûrement. Aaron étouffait dans cette ville, dans cette maison et dans cette famille. Trop d'amour, trop d'affections. C'était trop pour lui. Là-bas, il n'y aurait pas sa mère qui avait constamment peur pour sa vie, qui s'inquiétait pour rien, qui était tout le temps sur son dos. Là-bas, il serait seul, encadré oui, et avec un travail, mais il pourrait être libre au final. Nouvelles rencontres, nouvelles relations. Que du nouveau !

Le seul point négatif, c'est qu'avant de pouvoir vraiment intégrer l'académie, Aaron va devoir passer quatorze jours confiné, pour être sûr de ne pas être malade. Mais bon, quatorze jours à ne rien glander dans une chambre d'hôtel, c'est faisable. Ou peut-être qu'il craquera avant. Il n'est pas fait pour rester enfermer. L'Américain devra prendre sur lui et dépasser ses limites.

***

Aaron venait enfin de terminer sa quatorzaine. Il était en pleine santé, aucun risque d'avoir la covid, aucun symptôme. Sauf s'il était asymptomatique, mais pour le coup, comme ils ne lui faisaient pas faire de test, ils ne pouvaient pas le savoir. Le taxi le déposa enfin devant l'académie. Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas une certaine appréhension. Mais surtout, c'était de l'excitation de vivre quelque chose de nouveau. L'Américain sortit de la voiture et ouvra  le coffre pour prendre sa valise, son matériel d'équitation et son sac à dos qu'il plaça sur son épaule. Il vit un blond qui l'attendait tout sourire. Sûrement le comité d'accueil. Le jeune homme s'en approcha, commença à vouloir lui tendre la main pour la serrer puis il se souvint des gestes barrières. Saleté de pandémie.

« Bonjour, je suis Aaron, nouvel élève et palefrenier.
Salut Aaron, je suis Raphaël. Maréchal de l'Académie et éventuellement là pour t'accompagner lors de notre visite. »

Dans son anglais quasi-bilingue dont l'accent français donnait de son charme, Raphaël lui avait souri avant de remettre son masque en place. Si jamais on le croisait sans son masque, il aurait des problèmes, ou du-moins quelques remontrances, à commencer par Niklas ou même Harmony.  Mais Raphaël était sérieux à ce sujet, il ne faisait pas les choses à moitié, surement son passé de pompier et ses dernières expériences avec le virus qui le rendaient bien plus minutieux qu'une personne lambda.

« Normalement, tu aurais dû avoir Matteo Di Marzi, un palefrenier de l'Académie et élèves de Seconde Année, mais au vu de la situation actuelle, je me suis porté volontaire pour t'accueillir. Ne t'en fais pas, tu auras l'occasion de le croiser, lui et Yanis, ainsi que d'autres élèves. Mais pour l'heure : on va voir le Manoir !
Je te suis. »

Enthousiaste, Raphaël tourna les talons, indiquant à Aaron de le suivre puis regarda le papier qu'il avait en main. Il vérifia certaines cases, notamment la chambre dans laquelle se trouverait le nouvel élève.

« Ça allait ton séjour en quarantaine ? » demanda-t-il aussitôt qu'ils enclenchèrent leur pas en direction du grand bâtiment.
« J'me suis fait chier comme un rat mort. Je n'aime pas rester enfermer. Tourner en rond, c'est pas quelque chose que j'ai l'habitude de faire. J'suis plutôt un électron libre. »

Aaron trouvait Raphaël très avenant, lui qui était connu pour aller facilement envers les gens, il adorait rencontrer des personnes comme lui. Puis le fait qu'il s'intéresse vraiment à l'élève qu'il devait accueillir disait tout. L'Américain avait eu de la chance de tomber sur lui, certains ne se seraient pas casser la tête à demander si la quarantaine s'était bien passée.

« Tu es à l'Académie depuis combien de temps ?
Depuis presqu'un an. » répondit-il en toute simplicité.
« Ça n'a pas été trop compliqué de gérer la crise sanitaire ici ? »

Raphaël lui expliqua que beaucoup de cavalier était parti pour rejoindre leurs familles et que ça avait fait un vide mais ne s'étala pas plus sur le sujet. Les deux rentrèrent dans le bâtiment principal et ils arrivèrent directement dans un grand salon, avec plein de canapés et fauteuil partout.

« Je t'avoue que j'ai pas vu le temps passer. J'ai l'impression que c'était comme si c'était hier. » avoua-t-il finalement, dans un élan de confidence.
« C'est ça qui est bon. Si on ne voit pas le temps passer c'est qu'on est bien. »

Plusieurs personnes étaient présentes dans l'enceinte de la salle, certains tournèrent la tête vers les nouveaux arrivants, saluant ou non Raphaël, souhaitant la bienvenue à Aaron. Tous en tout cas étaient bien à distance des uns des autres. Les règles d'hygiènes étaient très bien respecter. Il ne pouvait en dire autant des derniers jours qu'il avait passé dans sa ville, avec le nombre de soirées qu'il avait enchaîné. Mais cela ne le dérangeait pas de se plier aux règles pour rester à l'Académie et continuer de voyager avec eux.

« J'peux poser mes affaires dans un coin ? C'est un peu encombrant et pour faire la visite ce ne sera pas pratique.
C'que j'te propose, c'est de les déposer jusqu'à ta chambre. T'es dans la chambre Lys, et t'auras des colocs super sympas ! J'en connais un, c'est un interne vétérinaire.
Parfait, allons y alors. »

Quoi de mieux que de commencer par son lieu de vie ? Certes, certains élèves n'avaient pas pour habitude de retourner jusqu'à leur chambre, ou d'y passer un long moment, mais Raphaël appréciait montrer cet endroit convivial. Il n'avait pas eu la chance de partager sa chambre avec quelqu'un d'autre que Niklas. Mais sa vie en colocation avec son meilleur ami était tout aussi sympathique.

« On redescendra pour aller voir Eveline, l'assistante de Pierre. Elle te donnera tout ce dont tu as besoin : guide du nouvel élève, tes missions, tes attributions, ton planning ainsi que les papiers administratifs... Tout de suite moins cool.
En plus, j'suis pas super doué en administratif. Mais j'suis motivé ! Ça compensera peut-être ?
Ah ah, nous sommes deux. C'est une horreur l'administratif. »

Raphaël attrapa l'un des bagages du jeune homme afin de l'aider à monter les étages jusque dans sa chambre. Aaron le suivait, tout en regardant autour de lui. Rien que de découvrir son nouveau lieu de vie, il était survolté, un grand sourire, même s'il est caché sous son masque. Une toute nouvelle aventure. L'adrénaline montait en lui, comme lorsqu'il avait pris la route pour son road trip. Il ne demandait rien de plus que de ressentir encore et encore ça. C'était carrément une drogue pour lui. Aaron se souvint qu'un jour, sur un coup de tête, il a acheté un billet pour faire un saut en parachute. Quelques semaines après, le temps de réserver son jour, il était dans l'hélicoptère. Il n'a pas hésité quand son accompagnateur lui a dit que c'était à leur tour. Et il avait adoré la chute libre. Il avait fait aussi un saut à l'élastique. Quasiment tout ce qui existait à sensations fortes en fait. Il aimait l'inconnu.

Raphaël lui ouvrit une porte qui donnait d'abord sur une pièce commune avec des bureaux. Des portes étaient disposées autour de cette pièce, avec des noms inscrits sur une plaque. Il remarqua vite son prénom, et il ouvrit la porte. La chambre était simple, un lit et une armoire et espace de rangement. Il déposa son sac dans un coin et se retourna vers son accompagnateur.

« Ils se font pas chier sur notre confort hein ! J'pourrais m'habituer à tout ça très très rapidement. »

Après avoir vécu deux ans dans une voiture à trois, dans des tentes et parfois dans une chambre d'hôtel ou chez des gens quand ils étaient aimables, avoir une chambre, pour lui seul aussi vaste, c'était énorme. Bon, sa chambre aussi chez ses parents étaient très grande. Mais ce n'était concrètement pas la même chose.

Une fois les affaires posées, ils descendirent tout deux et ils arrivèrent dans un bureau. La femme devant eux devait être la secrétaire. Elle ne semblait pas avoir remarqué leur présence et rangeait des dossiers. Aaron ne savait pas trop quoi faire et se retourna vers Raphaël qui, aussitôt, posa ses coudes sur le bureau, sa tête entre ses mains.

« Coucou Eveline, la plus belle.
Raphaël... Qu'est-ce que tu veux encore me demander ? » elle releva sa tête puis posa son regard sur Aaron « Oh, monsieur Clayton. Veuillez m'excuser, j'étais plongée dans mes papiers.
Ce n'est pas grave. Enchanté. »

Elle se leva de sa chaise puis tendit sa main solennellement vers le nouvel élève. Elle gardait cet aspect froid et stricte sur le visage, mais ses traits se détendaient au fur et à mesure qu'elle pouvait vous croiser. Elle était aux petits soins de tous les élèves de l'Académie et connaissait le prénom de chacun d'entre eux.

« Tu verras, c'est la meilleure et en plus, elle est gentille sous ses airs de Reine des glaces. » dit Raphaël, dans un sourire sincère.
« Disons que Raphaël a un gros problème avec l'administratif. Je le vois tous les jours et toutes les heures les premiers jours du dernier et nouveau semestre...
Je sais que vous adorez voir apparaitre ma petite tête dans l'encadrement de votre porte de bureau... »

Pour toute réponse, l'Assistante sourit. A la différence de Raphaël, Eveline était bien plus pudique mais surtout bien plus professionnelle. Le français se permit de regarder Aaron, l'air de dire "tu vois, on peut pas se passer de moi, ici" puis continua :
   
« Je te laisse avec elle pour les papiers et toutes autres formalités. On se rejoint vers 14 heures au grand hall pour le reste de la visite. A tout à l'heure !
A  toute. »

Le jeune homme quitta la pièce, les laissant tout les deux. Eveline attrapa tout un dossier, où il y avait écrit le nom de l'Américain. Elle lui tendit plusieurs feuilles qu'il devait remplir, nom, prénom, date de naissance, problème de santé possible, allergies et tout autre information personnelle. Elle lui donna un dépliant, avec un plan de l'Académie et les numéros importants, suivis d'un autre document.

« Voilà les missions que vous devrez effectuer durant votre formation. Et aussi toutes les possibilités de carrière. En temps que palefrenier, vous ne pourrez pas devenir un autre métier officiel, mais c'est possible de devenir cavalier pro, coach, éleveur, ou encore palefrenier officiel. A la fin de chaque année, vous allez devoir passer un examen comprenant tout ce que vous avez vu durant votre année de formation. D'ailleurs, je vous laisserai voir avec Yanis, notre palefrenier en chef, pour vos missions de chaque jour. »

Eveline continua de donner plusieurs autres papiers à Aaron qu'il prit grand soin de remplir avec l'aide la secrétaire. Il se retrouva avec tout un tas de papiers, les consignes de mesures d'hygiènes au vu de la crise sanitaire. L'Américain ressortit plus d'une demi-heure après, contrats de formations en main, avec tout un dossier de rentrée en plus. Il se souvint du trajet jusqu'à sa chambre et alla déposer le tout. Il lui restait du temps encore avant de rejoindre Raphaël et il en profita pour sortir de son sac quelque chose à grignoter. Il avait pris de très mauvaises habitudes en revenant chez ses parents, manger tout le temps. Il essayait tant bien que mal de ralentir, de se goinfrer moins, d'espacer les moments où il mangeait. Mais c'était compliqué.

Une fois qu'il se sentait rassasié et qu'enfin arriva quatorze heure, il redescendit dans le hall pour retrouver Raphaël. Il était arrivé en avance et s'appuya contre le mur tout en regardant autour de lui. De là où il était, il pouvait voir le salon et voir les élèves et personnels qui étaient installés. Un groupe rigolait entre eux, d'autres travaillaient. Il vit sur un fauteuil, une fille blonde, penchée sur un livre. Totalement son genre de filles. Il avait toujours eu un faible pour les blondes. Puis celle-ci semblait très douce. Son guide finit par arriver et Aaron se détourna de la blonde pour se concentrer sur lui.

« Papiers en ordres. Ça m'a rappelé mon inscription à l'université. Une horreur. On commence par où du coup ?
Et encore, t'as pas connu l'administration française et notamment dans les universités françaises... L'Enfer sur terre. ça doit venir de là, ma grosse hantise des papiers. Heureusement que j'ai eu l'occasion de devenir pompier professionnel au bout de 3 ans, je ne sais pas comment j'aurais pu faire autrement.
Oh ça claque d'être pompier ! »

Alors que le Hall grouillait d'élèves, Raphaël invita le jeune homme à le suivre pour commencer la visite. D'habitude, le manoir et les infrastructures étaient bien plus impressionnantes mais en raison des difficultés financières encourues, le choix de la practivité avait été de rigueur. Certes, les chambres semblaient toujours aussi confort, mais ce n'était rien en comparaison des autres années... Aaron regardait autour de lui. L'Académie était presque un village à elle toute seule. Ils traversèrent la cuisine et l'Américain se dit qu'il pourrait vraiment s'y plaire ici quand il vit un groupe de trois jeunes femmes plutôt jolies passer à côté de lui. Puis, il y en avait pour tous les goûts.

« C'est une petite visite de courtoisie, mais ici tu as la cuisine et le salon qui sont prés l'un de l'autre. C'est un peu plus petit qu'à l'accoutumée mais c'est bien de se retrouver dans un lieu à taille humaine. Nous avons un pavillon pour les chambres des cavaliers professionnels, des éleveurs et du personnel du Haras alors que les élèves sont à l'étage. Donc ça va, tu seras pas obligé de sortir pour rejoindre ta chambre. On a un petit coin bibliothèque pour que tu puisses bosser tes examens théoriques ou sur ta formation tout simplement... Bref, c'est du rapide !
Déjà que je trouve ça immense. Qu'est-ce que c'est d'habitude ? »

Eux, ce qui pouvait les intéresser, c'était les infrastructures équestres alors le jeune homme amena le nouveau venu à l'extérieur. Bien moins grand que d'habitude, on avait quand même un coin avec les paddocks et le rond de longe. Les élevages se trouvaient à peine plus loin.

« Là bas tu as les box des chevaux de propriétaires mais aussi les chevaux du Haras. Il y en a quelques-uns à ta disposition... Ils sont à côté des chevaux de mission, mais ceux-ci ne te concernent pas. Pas pour le moment. Tu as amené ton cheval ou t'es un cavalier à pattes ?
Pour le moment, je ne suis pas proprio et je n'ai aucun cheval attribué. Mais je ne suis pas un grand cavalier non plus. J'ai monté plusieurs fois, mais j'préfère aller faire des randonnées que de monter dans un manège. Mais par contre, j'adore l'éthologie et le débourrage. Apprendre à un poulain à respecter l'humain mais aussi leur donner de l'amour. Enfin je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.
Ah ! Donc, tu es en formation pour être débourreur, n'est-ce pas ?
Non, palefrenier. Je l'ai déjà été par le passé, dans une écuries de compétition. Et je n'ai concrètement pas le niveau pour devenir débourreur. »

Aaron n'a jamais aimé les disciplines dites classiques. Sauter plusieurs fois le même obstacle ou faire plusieurs fois une incurvation, ça ne lui convenait pas. Il aimait gagner de la complicité avec le cheval, faire du travail en main ou en liberté, partir en randonnée sur plusieurs jours avec son équidé, découvrir de nouvelles choses. Il adorait aussi tout particulièrement quand dans l'écurie où il a grandit, on l'appelait pour aider lors d'un débourrage de poulain. En temps que palefrenier, on lui demandait souvent de faire en sorte qu'un poulain s'habitue à avoir une présence humaine, à être manipulé, à être pansé.

« Il y a combien de chevaux environs ici ? » demanda Aaron alors qu'il regardait du côté des paddocks ou on pouvait en voir une dizaine de toutes les tailles, de races différentes et certains aux robes fabuleuses. Voilà ce qu'il aimait vraiment le plus, le contact avec les animaux, il s'entendait même très bien avec les chiens, et apporter son amour, parce qu'il savait que le cheval, la plupart du temps, lui rendrait bien. Alors qu'une fille, ça pouvait taper des crises pour un oui ou un non. Trop fatiguant pour lui.
« Une bonne cinquantaine... Je ne saurais te dire exactement, entre les chevaux des élevages, ceux des propriétaires, les chevaux de l'Académie, et les petits venus pour la valorisation ou le débourrage... J'ai arrêté de les compter. »

Sans oublier les allers et venus. Ou même les retraités. Il y avait bien trop de chevaux pour les compter. Raphaël avait ses chouchous, ses habitués et ceux qu'il pouvait admirer. Il avait aussi ceux que l'on connaissait que trop bien pour leurs frasques ou leurs sales caractères.

« Quoiqu'il en soit, tu as de quoi faire. Tu en as pour tous les gouts et toutes les couleurs. Un cheval maitre d'école pour débuter ou même un cheval un peu plus chaud pour te dépasser, des chevaux aptes à apprendre des figures de dressage ou pour sauter du 150. Enfin, voilà
Sacré cavalerie ! En tout cas, j'en ai vu vraiment des magnifiques ! J'trouve ça génial qu'une académie comme ça existe ! J'ai connu Full Horse grâce à une émission. J'ai adoré tout de suite et j'ai commencé les démarches. C'est pas trop lourd les déménagements avec tous ses chevaux ? Niveau paperasse, puis s'habituer à un nouvel environnement souvent... »

Quand il était jeune, il y avait un cheval, de haut niveau, qui ne supportait pas le changement. C'était un calvaire de l'emmener en compétition car il était toujours très nerveux. Pourtant, le reste du temps c'était une vraie crème. Alors, là, le faire tous les six mois, ça devait être du travail ! Puis pour les chevaux, il fallait vraiment avoir de la patience. Puis même, le voyage en lui-même, l'avion et tout. Pour Aaron, c'était super excitant, mais il pouvait comprendre que pour certains, c'était compliqué.

« Et ben... Avant, l'Académie déménageait tous les trimestres. ça avait un coût financier et moral assez conséquent, bien que chacun se soit vite adapté. Mais les chevaux vivent bien mieux avec un changement tous les semestres. Ceux du Haras suivent l'Académie et ne concourent pas à l'international, ils n'en ont pas le niveau. Il y a peut-être Kaomina et Chemical Romance qui ont concouru sur des pistes importantes. Sinon, ce sont les chevaux des propriétaires et des élevages qui ont un palmarès plus conséquents et donc, un train de vie, plus conséquent.
Impressionnant. »

Raphaël lui avait fait faire le tour du haras, et ils se retrouvaient maintenant de nouveau dans le salon. Aaron savait qu'il lui faudrait encore quelques jours pour vraiment se retrouver avec toutes les installations et ne pas se perdre. Mais il était vraiment impatient que son aventure commence véritablement.

« En tout cas, je suis persuadé que tu trouveras rapidement ton bonheur par ici. Malgré les difficultés financières du Haras, tu vas t'amuser. N'hésite pas à passer au Centre de Soins à l'occas' ! On pourra aller boire un coup à notre salle de repos, vu que sortir du Haras et écumé les bars n'est pas franchement autorisé.
Avec plaisir alors. A la prochaine et merci pour cette visite. »

Et sur ces mots, Aaron tourna les talons pour retourner jusqu'à sa chambre et pouvoir finir son installation. Il était aux anges.
572 lignes; utilisation d'un résumé x3 et la moitié des points pour Melie s'il vous plait ^^ et si possible convertir les PHS en PE pour Inès et Raphaël. Merci !
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