Le trajet en avion avait été un calvaire pour la jeune femme. Il y avait eu des turbulences énorme, et elle avait paniqué. De plus, elle était toute seule durant ce voyage, contrairement à ceux des changements de pays, ou au moins, il y avait des camarades de l’académie, du personnels. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été entouré d’inconnu. Inès avait pleuré quand les turbulences s’étaient mises à durer bien plus longtemps que d’habitude. Elle s’était imaginée un crash d’avion, la mort, du sang. Le pire, c’était de s’imaginer tout ce qu’elle allait laisser derrière elle. Sa famille, ses amis, son cheval. Tout ce qu’elle avait construit qui se serait écroulé.

Alors quand l’avion avait atterri, elle ne s’était pas sentie aussi soulagée depuis tellement longtemps ! Elle avait du passer un test PCR avant son vol, pour être sûr de ne pas contaminer d’autres personnes durant le voyage. Ses parents ne pouvaient pas l’attendre dans l’enceinte de l’aéroport, mais à l’extérieur. Inès devait encore prendre une navette pour rejoindre le parking où ils étaient et enfin pouvoir prendre la route pour rentrer chez elle, dans sa maison familiale.

« Ma chérie ! »

Sa mère la prit dans ses bras, déposant plusieurs baiser sur sa tempe. Elle ne l’avait pas vu maintenant depuis son entrée à l’académie, durant le précédent trimestre. Donc cela faisait un peu plus de six mois. Sa génitrice avait maintenant les cheveux bruns, coupés en coupe garçonne. Ça la changeait énormément. Son beau-père attendait à côté de la voiture. Inès appréciait son beau-père, mais elle avait du mal avec le fait que sa mère oublie tout simplement aussi vite son père. Alors oui, elle était parfois distante avec lui, voir même froide, mais ce n’était en aucun cas lui le problème.

Quand sa mère décida enfin de la lâcher, Inès s’approcha de Paul et le serra brièvement dans ses bras à son tour. Il avait au moins le mérite de rendre sa mère heureuse et au moins l’une des deux avait de la chance.

« Allez, en voiture ! »

Paul prit lui même la valise de sa belle fille pour la mettre dans le coffre, prétextant qu’elle devait être fatiguée après le trajet en avion. Elle aurait préféré sans occuper elle-même, à cause d’une petite fierté mal placée, mais il ne lui avait pas laissé le choix et sa mère non plus.


Quand Inès rentra dans la maison familiale, elle eut une drôle d’impression. Comme si finalement, ce n’était plus chez elle, qu’elle n’était pas à sa place. Pourtant elle n’était partie que six mois. Comment tout avait pu changer en aussi peu de temps ?

Le canapé n’était pas à sa place habituelle. Au lieu d’être contre le mur, il servait maintenant de séparation entre la salle à manger, qui d’ailleurs était maintenant agrémentée d’une nouvelle table noire, et le salon. Et depuis quand il y avait ce tableau accroché au mur ?

« On a change un peu la décoration. Tu aimes ? »

Inès ne savait pas trop quoi répondre. Effectivement, c’tait plutôt pas mal, mais elle avait toujours du mal avec le changement, surtout quand elle ne le savait pas. Là, c’était une surprise. Sa mère ne lui en avait jamais parlé. Elle en avait eu l’occasion pourtant lors des nombreux appels qu’elles se passaient l’une à l’autre. Ca ne lui aurait pas fait mal au détour d’une conversation de lui demander ce qu’elle pensait de changer la table que son père avait acheté quand elle avait six ans.

« J’ai aussi refait la décoration de ma chambre. Je l’ai fait dans les tons gris. Et si jamais, j’ai quelques idées pour ta chambre aussi. On pourrait très bien enlever tous tes posters et...
— Non !
— Pardon ?
— Non. Tu ne toucheras pas à ma chambre.
— Mais ma chérie. Tu n’en as plus besoin maintenant. Je pourrai en faire une chambre d’ami et bureau.
— C’est ma chambre. »

Inès savait que sa réaction était digne d’une enfant de cinq ans, mais c’était plus fort qu’elle. Dans sa chambre, il y avait trop de souvenirs de son père, elle ne pouvait pas s’en séparer. Sandrine, sa mère, leva les mains en l’air, abandonnant la discussion. La jeune femme en profita pour prendre sa valise et se rendre au fond du couloir de la maison plein pied familiale. Voilà quelque chose qui n’avait pas changé. La blonde se laisse tomber sur son lit, serrant son doudou représentant un éléphant dans ses bras. Son père lui manquait terriblement et même si elle faisait croire qu’elle le vivait bien, ce n’était pas le cas. Inès était une enfant qui avait besoin de son papa.

94 lignes Merci pour la correction et si possible les PHS en PE