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Episode cinq
@ Karma
Date d'inscription : 24/02/2017
mars 2021— 190 lignes
Calimero
Il savait que son colocataire était réellement arrivé parce qu'il y avait des valises devant une porte de chambre ouverte. Il devait sûrement être à la visite de l'académie avec quelqu'un. Et c'était un mec, il en était sûr ! A voir les seules choses dont il pouvait apercevoir sans fouiller. Merde, il aurait même pas le droit à partager sa chambre avec une nana bien sexy dont il aurait tout fait pour partager le lit. Ses espoirs partaient en fumée. Sa journée commençait très mal et il partit alors pour travailler. Il allait tout d'abord sortir Calimero, puis il verrait avec Flavio s'il voulait qu'il travaille Boule de Suif.
Calimero était comme à son habitude, il tentait d'attraper une brosse dans la boîte de pansage mais avec sa grosse tête, il ne réussit qu'à tout renverser. Le bruit lorsqu'elle tomba lui fit peur.
« Ça t'apprendra tête de mule ! »
Il aimait le charactère de l'hongre, et il se rendait compte que Maggy avait raison, il était comme lui. C'était peut-être pour cela que Yanis lui avait demandé de s'en occupé dans le bien de ses différentes missions en tant que palefrenier.
Une fois Calimero propre, ils se dirigèrent vers le rond de longe. L'américain commença tout d'abord par l'échauffement de l'équidé, aux trois allures et aux deux mains. Cela prit un certains temps parce que Calimero se montra très pénible. Il n'écoutait rien, se contentait d'essayer de traîner le palefrenier en dehors du cercle et tentait de s'en aller. Mais le brun tient bon et il finit par en tirer quelque chose. Il laissa quelques minutes l'hongre en liberté le temps de placer les barres pour l'exercice, deux barres au sol, l'une à l'opposé de l'autre, avec deux autres barres pour faire un couloir et ainsi faire en sorte que Calimero arrive bien au centre. Une fois le rouan de nouveau en longe, il le remit sur le cercle et commença le travail. Il se montra très mou au pas, et ne faisait même pas l'effort de lever ses sabots. Plusieurs fois, Aaron dut remettre les barres à leurs places.
Ils continuèrent au trot et au galop, et Aaron devait sans cesse demander à l'hongre de garder sa cadence. Sale caractère !
Pour la seconde partie, les deux barres au sol étaient séparées de plus d'un mètre, légèrement surélevée pour que Calimero décompose le plus possible son geste. Il continuait de faire son gros fainéant pendant les premiers tours mais finit par comprendre qu'il s'embêtait plus lui-même qu'autre chose. Et enfin, Aaron éloigna les deux barres pour qu'il puisse le faire au galop. SI au début, il pensait avoir gagné face à l'hongre, puisqu'il fit plusieurs tours sans buter la moindre barre, il fut surpris par un écart qu'il venait de faire sans aucune raison apparente. Il ne pouvait pas y avoir d'animaux qui sortaient de nul part puisque le rond de longe était couvert au vu de la condition météorologique de la Finlande et il n'y avait personne.
« T'as vraiment un grain toi ! »
Mais ça avait l'air de beaucoup amuser l'équidé qui le refit quelques tours plus tard quand il sentit qu'Aaron se relâchait. Mais dans l'ensemble, il avait plutôt bien travaillé et il lui offrit une bonne séance de pansage avant de le laisser tranquille.
Il rejoignit après Maggy qui était en train de manger dans la cuisine avant de partir en randonnée avec Flavio l'après-midi même.
« Comment ça va ?
— Calimero va finir par me rendre dingue ! » Maggy explosa de rire. « Je te jure ! Déjà, il est mou, un truc de dingue. Et quand tu penses qu'il est enfin réveillé, boom, il fait un écart. En plus, je suis sûr qu'il le fait exprès pour me faire chier !
— Qui aimes bien châtie bien, c'est pas ça qu'on dit ?
— J'suis pas sûr.
— Oh, arrêtes ! Je sais que tu adores ça, tu t'ennuierais avec un cheval qui t'obéis au doigt et à l'oeil.
— T'as pas tord. » Il fit basculer sa chaise en arrière tout en croquant dans son morceau de pain. « Sinon, comment ça avance toi ?
— Ma formation ? » Il hocha la tête. « Flavio m'apprends toutes les ficelles du métier, mais ce que j'apprécie, c'est qu'il me laisse absolument toute mon autonomie. Si j'ai un doute, je peux aller lui demander conseil, mais il ne m'oblige pas à faire quelque chose. Je crois vraiment qu'il va monter un sacré truc quand il le pourra.
— C'est vrai que ça a l'air balaise ! C'est beaucoup trop d'organisation pour moi et je suis bien content de ne pas être à sa place.
— Tu serais incapable de t'y tenir ! Puis tu n'aimes pas les responsabilités, comme Kai d'ailleurs.
— Pourquoi tu crois qu'on s'entend aussi bien ? »
Aaron se mit ensuite à raconter la dernière chose dingue qu'il a fait avec son meilleur ami et tout ce qu'ils ont prévu dans le futur. L'américain était très tentée par du snowboard et Kai lui avait proposé de se faire atteler par son cheval pour avoir encore plus de sensation. C'était une chose qu'il voulait vraiment tester et l'hawaiien avait toujours des idées de génies pour passer l'adrénaline à son maximum. Alors qu'il parlait, Margaret s'étouffa en face de lui avec de l'eau et ça l'arrêta net. Quand elle finit de tousser, elle rougit violemment, et c'était même visible alors qu'elle était métisse !
« Mais qu'est-ce qui t'arrives ?
— Je viens de voir l'homme de ma vie. » Aaron s'esclaffa et elle le frappa avec sa fourchette. « Te fous pas de ma gueule abruti !
— C'est qui ?
— Le mec à côté de la machine à café. Mais sois discret, merde ! »
Aaron ne l'avait jamais vu avant. C'était un grand brun, qui devait bien lui mettre une tête, bouclé, et il pouvait voir le signe d'un tatouage dépassant de sa manche de son pull noir.
« Il est sacrément canon... » soupira-t-elle
« Pff, je suis trois fois mieux que lui.
— Mais oui bichon. » lui dit-elle avant de lui ébouriffer ses cheveux et d'aller nettoyer son assiette.
Soudain, il réalisa que s'il ne l'avait jamais vu avant, c'est qu'il venait sûrement d'arriver. Et que cela voulait dire que c'était son colocataire.
***
Aaron rentra dans sa chambre en espérant pouvoir se changer avant de continuer son travail de la journée. Boule de Suif n'avait pas voulu coopérer et il s'était retrouvé dans une flaque qui traînait par là quand elle avait décidé de le traîner. Ce n'était définitivement pas son jour !
Mais son nouveau coloc était là, en train de vider ses sacs dans sa chambre, porte grande ouverte. Il se retourna quand il entendit la porte et se dirgea vers Aaron.
« Salut ! Je suis Joshua. J'imagine que tu es Aaron ?
— Heu... Ouai. Ravi de te rencontrer. »
Alors qu'ils se serraient la main, Joshua lui sourit tout en regardant la trace sur son jean.
« Je sens qu'on t'en a fait baver.
— Une bourrique encore ! C'est un trophée ? » demanda l'américain tout en pointant du doigt ce que le bouclé avait dans ses mains.
« C'est le dernier que j'ai gagné, avant le confinement. Premier prix en dressage pour le championnat d'Amérique du Nord.
— Ah ouai ! Bah félicitations alors !
— J'espère bien un jour intégrer l'équipe olympique. »
Mais qu'est-ce qu'il foutait là s'il était déjà champion de dressage ? Un mec pareil n'avait rien à apprendre ici. Quoi que, Heather était aussi une championne et pourtant elle était aussi à l'académie.
Aaron s'excusa auprès de Joshua avant de rejoindre sa chambre et de changer de vêtements. Il avait autre chose à faire que de parler à monsieur Parfait qui se la pétait beaucoup à son goût. Quand il repassa dans la pièce commune, il jeta un oeil en direction de la chambre de son nouveau colocataire et il vit une étagère pleine à craquer de trophées. Il ne devait pas s'arrêter à sa première impression mais il le sentait déjà très mal.
***
Après avoir finit de s'être installé dans sa nouvelle chambre, Joshua décida d'aller faire un tour pour voir Hypérion. Le noir était arrivé quelques jours avant lui, pour sa quarantaine et il savait qu'il avait été transféré la veille dans sa nouvelle écurie. L'étalon était sage dans son box, toujours aussi impressionnant par rapport à ses congénères. Sa mère avait réussi à faire un magnifique cheval, élégant et puissant. Beaucoup avait fait des offres totalement exorbitantes en espérant pouvoir l'acheter. Mais Mme Bower avait toujours refusé de le vendre, il était à son fils, un point c'est tout. Et Joshua était fier de l'avoir ! Et il espérait bien continuer très loin avec lui.
Après lui avoir offert un petit pansage, il sortit des écuries. Il se promenait, essayant de se repérer de lui-même sans le plan, mais surtout, il essayait de croiser Heather qu'il savait ici. Jusque là, il ne l'avait pas aperçu. Mais en passant devant le manège, il reconnut directement le cheval noir qui était en train d'évoluer et sa cavalière. Il s'appuya contre la barrière du manège, attendant que sa plus vieille rivale le remarque enfin. Heather lui avait beaucoup manqué sur les terrains de concours quand elle était partie rejoindre l'académie nomade, et il était ravi de la retrouver !
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