Les larmes aux yeux, Inès déposa l'album photo réunissant toutes celles avec son père et attrapa le petit cahier, qui étaient rempli de photos avec son ex, Bastien. Elle l'avait fait pour leur un an ensemble, réunissant des photos, des petits mots qu'ils s'échangeaient, des captures d'écrans de leurs conversations, les places de cinéma quand ils ont été ensemble voir des films. Elle avait réuni tous leurs souvenirs ensemble dans ce cahier.

Bastien avait été sa plus belle relation, et en même temps, un vrai désastre. Il l'avait sauvé, et elle ne pourra jamais le remercier assez, mais en même temps ils s'étaient fait tellement de mal l'un à l'autre qu'elle ne pourra jamais l'oublier.


« Inès, regarde le bg là-bas.
— Où ?
— Là, à côté de Lucie. Le gars, avec le sweat noir, écrit NASA dessus. »

Inès l'avait bien évidemment remarqué dès qu'elle était rentrée dans la pièce. Mais elle ne voulait pas montrer qu'il l'intéressait. Et puis surtout, elle avait remarqué que sa copine Lucie avait l'air d'être aussi sur le coup. Elle n'arrêtait pas de poser sa main sur son bras pendant qu'elle lui parlait, se pencher vers lui, rigoler bien fort à ce qu'il disait. Elle en faisait limite même trop.

« Franchement, ça passe. Y'a mieux, y'a pire.
— J'ai pas vu mieux depuis bien longtemps en tout cas. »

Plus tard durant la soirée, Inès était assise sur le canapé, regardant la partie de jeux d'alcool que faisait certains de ses amis. Elle sentit le canapé s'affaissait à côté d'elle, et remarqua le fameux beau gosse. Il lui fit un clin d'oeil et Inès leva les yeux au ciel.

« Enchanté, Bastien. Tu es Inès, c'est ça ? C'est ta pote, Margot qui me l'a dit, fais pas cette tête.
— Désolé. Je ne savais pas que Margot t'avait parlé.
— Un vrai moulin à paroles. Je sais tout de toi du coup. Même pas besoin que tu te présentes. »

A cet instant-là, Inès se dit qu'elle allait tuer sa meilleure copine, qu'elle était une véritable traitresse, et surtout se demandait bien ce qu'elle avait pu raconter à Bastien. Mais il lui souriait et elle décida de laisser couler pour le moment et de profiter.

« Je sais que l'année prochaine tu as demandé à aller en fac de psycho, et que si on a de la chance, on va se retrouver dans la même promo.
— [color:b91b= #AD3237]Donc, elle t'a vraiment tout dit ?
— Tu es fan de Marvel, tu adores en particulier Iron Man, d'ailleurs tu as un poster de lui dans ta chambre. Tu écoutes en boucle du Green Day, tu avais un lapin qui s'appelait Monster, il devait être nain à la base mais finalement, il ne l'était pas. Oh, et toutes mes condoléances pour ton père. »

La jeune femme accusa le coup. Son sourire disparu instantanément. Elle avait aussi parlé du décès de son père. Cela faisait maintenant presque sept ans, mais c'était toujours aussi douloureux.

« Je suis désolé. Je n'aurais pas du en parler.
— Non, c'est bon. Margot aurait juste du fermer sa bouche.
— Elle partait d'une bonne intention. C'était pour pas que je fasse de gaffe mais je l'ai fait quand même. Pardonnes-moi. »

C'est ainsi que tout commença entre eux.

Ce n'était pas une relation saine, ni pour l'un, ni pour l'autre.


Inès avait les larmes aux yeux. Elle sentait les regards braqués sur elle, ils attendaient tous sa réaction, ce qu'elle allait dire, ce qu'elle allait faire. Comment allait-elle pouvoir expliquer à Bastien ce que tout le monde racontait déjà de manière totalement déformé ? Comment elle allait se sortir de cette histoire ?

De toute façon, il y avait des preuves à l’appui. Elle ne pouvait pas tout nier en bloc, tout le monde avait vu la vidéo d’elle en train d’embrasser un autre mec que son copain. Mais ce que les autres racontaient, c’était totalement exagéré.

« Tu m’expliques ?
— Bastien...
— Non, commences pas à faire ta pleureuse. Tu peux pas encore une fois te défiler.
— Je te jure qu’ils mentent.
— Ah bon ? Ils mentent sur quoi exactement ?
— J’ai pécho Maxime, mais je n’ai pas couché avec lui. Je te le jure.  »

Bastien ne lui répondit pas, mais il l’a regardé avec dégouts, et surtout, Inès savait bien qu’il ne la croyait pas. Surement que ces potes lui avaient déjà monté la tête. Beaucoup n’aimait pas la jeune femme, jugeant qu’elle était beaucoup trop toxique pour Bastien. Mais tout comme les copines de la blonde détestaient le jeune homme exactement pour la même chose. Ils passaient leurs temps à s’engueuler, se faire du chantage l’un à l’autre, se crier dessus pour ensuite se réconcilier le temps d’une soirée. Inès savait que ce n’était pas une bonne relation, mais elle cherchait à tout prix à retrouver la force du lien qu’elle avait avec son paternel et la seule personne capable à ce jour de combler ce vide, c’était Bastien. Sans lui, elle n’était rien, elle n’éprouvait rien.

« Tu me dégoutes.  »


La blonde était assise, verre de monaco dans la main, et de l’autre, elle tapait à une vitesse folle des messages pour Bastien. Il était quatorze heures et ils se prenaient la tête parce que Inès était sortie en ville avec deux copines à elle, et un garçon de sa promo.

« Eteints-moi ce téléphone. Profites un peu, non ?
— Non, mais il me gonfle ! Il m’a dit que si je restais avec vous, j’allais voir. Mais même, je vais voir quoi ?
— Ce n’est pas un garçon bien.  »

Non, ça ne l’était pas. Il était possessif, jaloux, manipulateur. Mais par dessus tout, il l’aimait et c’est ça qui comptait. Du moins avant. De plus en plus, Inès se entait mal dans cette relation. Elle étouffait, et même s’il l’avait aidé ces dernières années, elle ne voulait plus de ça.

« Tu te rappelles Inès de l’académie dont tu m’as parlé ?
— Oui, Full Horse.
— J’ai fait quelques recherches et je suis tombée sur pas mal d’articles, et franchement, je pense que tu devrais te lancer.  »

Margot, sa meilleure amie lui exposa tous les avantages qu’elle aurait de partir rejoindre l’écurie nomade, lui rappelant ainsi qu’elle pourrait voyager dans plusieurs pays, reparti totalement de zéro et surtout se détacher définitivement de Bastien puisque de toute façon, elle ne pouvait se séparer de lui sans qu’il vienne faire le pied de grue devant sa porte ou devant sa fac. Là, au moins, elle serait à l’autre bout du monde.

L’idée fourmillait dans sa tête, et alors que son téléphone n’arrêtait pas de vibrer, parce que Bastien se défoulait, elle le mit en silencieux et le rangea au fond de son sac.

« J’paye ma tournée.  »

Quelques mois après, Inès pliait bagage et partait, sans rien dire à Bastien. Et c’était la chose la plus dure à faire de sa vie, et pourtant, ça la soulagea.

138 lignes Les PHS en PE s’il vous plait et merci pour la correction !